Vous connaissez le petit gros ? Le pourri gâté, l'agressif, l'égocentrique, l'égoïste. Mais si, réfléchissez ! Il a un blouson rouge et un bonnet bleu. M'voyez ? Et bien ce truc là. Cette saleté ambulante. C'est elle. Bon, évidemment, l'antisémitisme, le racisme, elle est au dessus de ça. Cependant, sa haine des hippies est bien réelle. Elle pourrait les enfermer dans sa cave si elle pouvait. Mais c'est illégal. Et puis personne n'irait au commissariat payer sa caution. La miss est donc une gamine bien gâtée. Pleurons pleurons. On aura le droit au nouvel I-Pad, au mac, et toutes les bêtises du moment. Elle n'est cependant pas superficielle. Tout lui étant acquit, elle n'a pas la valeur de l'argent. Alors s'intéresser au matériel... Elle est une pourrie gâtée. C'est tout. Insensible. Elle l'est lorsqu'il s'agit des autres. Elle ne regardera jamais tristement un pauvre sans abri ou une mère éplorée suppliant quelques centimes pour nourrir ses enfants. Elle sera plus du genre à leur jeter à la tronche le contenant de son dernier repas, vide bien évidemment, avec un sourire en coin "je suis tout, tu n'es rien". Cependant, ne lui en voulait pas. Elle a souffert petite du surpoids. Malheureuse enfant, il lui fallait bien ça pour survivre à ses divers tracas. Aujourd'hui mignonne, mince et sûre d'elle, elle n'a pas laissé son horrible caractère s'envoler avec ses kilos de graisse. Machiavélique, elle réfléchit à divers plans plus pourris les uns que les autres. On ne se moque pas de Rinne. Elle sait se tenir en terrain neutre, faire preuve de sympathie, faire rire. À ne surtout pas chercher. Elle est cependant lâche face à l'agressivité physique. Un coup et voila qu'elle pleure à chaudes larmes son père. Malgré tout le mal qu'elle peut causer, Rinne n'aime pas se savoir seule. Elle aura toujours besoin d'avoir des "amis" auprès d'elle à qui elle pourra raconter ses mauvais coups. Savoir que personne ne l'aime serait quelque chose de tout à fait bouleversant.



Rinne est une étudiante de dix-sept ans au pensionnat Hayasaki. Née à Tokyo, elle n'eut jamais à se plaindre de vivre dans le trou du cul du monde. Très dégourdie, elle visitait la ville en présence de son père tous les week-ends ce qui lui offre à son âge de connaitre Tokyo comme sa poche. Bien pratique lorsqu'il s'agit de courir vite après ses mauvais coups. En effet, la jeune femme est du genre sans moral. Détruire les autres, prendre plaisir à la moquerie, elle en a été malgré tout victime lors de sa plus tendre jeunesse au fait de son surpoids. Elle avait beau justifier son embonpoint par un choix de vie différent, par une ossature lourde ou bien parce son corps n'avait pas terminé de grandir, elle a été sujette aux critiques et railleries. Inconsciemment, elle s'est forgée une carapace et est devenu elle même un tyran. Aucun doute que les seules personnes dignes d'intérêt pour elle sont ceux sous sa coupe ou ceux qui lui tiennent tête. Rinne a continué de grandir et de s'épanouir en présence d'un père accomplissant tous ses caprices et d'une sœur culcul la praline dont elle se moque régulièrement. N'ayant jamais connu sa mère - cette dernière ayant quitté le foyer trois jours après sa naissance - elle comble ce manque de présence maternelle par les séries américaines avec du coca et des chips devant la télévision. Elle n'a rien vécu de bien traumatisant dans sa vie. Jamais de mort, jamais de perte d'argent. À part un abandon d'une mère trop frustrée et un gros fessier durant quelques années bien évidemment. Cette petite tête à l'origine brune a néanmoins une qualité non négligeable; elle peut voir les esprits. Certains auraient sans aucun doute prient leurs jambes à leur cou quand Rinne pour cette vision originale s'exprima en ces termes : ça trou le cul. En effet, pour une enfant ayant toujours vu les esprits comme quelque chose de normal, elle ne se rendit compte véritablement de son don que lorsqu'un psy lui signala que ce n'était en rien naturel. Son père prit ça pour un ami imaginaire. Il ne chercha pas à aller au delà. Une manière sans doute de protéger sa fille. Curieuse de nature, Rinne se renseigna quelques années plus tard sur les origines de sa condition et trouva à Tokyo une école ayant reconnu son don et proposant de l'exploiter et de le maitriser. Dès lors, elle ne perdit pas un instant pour s'inscrire. Faire d'elle quelqu'un d'original fut sa première motivation. Et puis, elle n'allait pas regretter ce que le lycée lui offrait sur un plateau. La moquerie. Voir les autres avec des particularités animales est quelque chose d'assez jouissif pour quelqu'un comme elle.